lundi 12 juillet 2010

Soirée in Miami

Une semaine plus tard, on se retrouve à Miami. Giuseppe a eu l'excellente idée de monter une semaine de team building. Mon pitch devant le board s'est bien passé, j'ai assuré à mort et je suis une huge star au taf en ce moment. Donc détente bien méritée. Plage, squash, un peu de shopping, et beaucoup de délires en teufs. Je croyais que Miami était une ville de vieux, capitale de la papy belt. Je m'attendais à croiser uniquement de vieux JR et autres retraités du pétrole ou de l'immobilier, poussant devant eux leur perfusion, en chemise hawaïenne mal boutonnée et avec une casquette de la Navy. Ou dans un fauteuil, promenés par une petite latino aux gros nichons. Leur femme Maggie est restée à la villa préparer des cookies pour les petits enfants qui vivent dans le New Jersey et qui doivent venir ce week-end. Les pauvres chéris, elle pique un peu avec sa barbe Maggie, et puis elle va encore faire peur au petit dernier. Enfin la plage est plus sympa qu'à Point Pleasant.

Après avoir rôti pendant tout l'après-midi sur le terrain de beach volley, on arrive vers une heure à une soirée quelconque, plus ou moins improvisée, sur une plage, bien sûr. Une sorte de boîte en plein air, quelques bungalows, transats, et de grosses lumières qui se voient à dix kilomètres à la ronde. Le sable donne un vague côté Saint-Trop' des belles années, c'est dire si c'est kitsch. Mais je suis sévère, ça me plaît grâââve ce concept. À peine arrivé, je me crois dans un clip de rap west coast (strange pour une soirée à Miami), les gars sont gros et gras, les filles portent des obus à la place des seins. Les Blacks ne se la jouent pas comme chez nous, ils sont juste hallucinants, mais c'est totalement naturel pour eux. J'espère voir 50cents ou Xplicit. D'énormes médailles, montres, horloges, faux diamants, pendent à leur cou au bout de chaînes en or obèses. On dirait que ça brille grâce à la graisse qui sort de leurs bides. J'irai téter un des seins de leurs copines plus tard si j'ai l'occasion, ça me ferait kiffer (on dit qu'ils ont tous un gun dans leur futal, j'espère qu'on aura droit à une fusillade à la sortie).

J'ai quand même du mal à me faire à l'idée d'une fête en plein air, j'ai dû trop traîner dans les caves voûtées du VIème où les clubbers se touchent dans une moiteur torride. Bah on a aussi la moiteur ici, portée par une légère brise du golfe du Mexique.

"Ca fait un peu ambiance camping ton truc Giuseppe! Moi qui croyais que tu nous emmenais dans des endroits chics.

- Ahah, t'es vraiment un parigot qui n'est jamais sorti de chez lui mon pauvre petit Édouard.

- Il va y avoir un défilé de tshirts mouillés aussi ? Je te préviens je vais être en transe, surtout si on peut gagner des packs de Kro gratuits !

- Regarde les nanas. Tu crois qu'elles ressemblent à Berthe et Ute que tu draguais quand tu étais puceau sur l'île de Ré ? Ca bouge tout le temps ici, mais ce soir c'est ici la soirée la plus hype, t'inquiète."

Effectivement, les filles portent des bikinis mortels sur leurs formes parfaites. Que du bon goût, pas toujours pornographique. Vive les US ! J'embrasse Giuseppe en lui promettant de me flageller pour avoir remis en cause sa branchitude.

Les bafles balancent le dernier Black Eyed Peas, un gars dans un aquarium tripe sur ses vieilles platines. Je guide la petite troupe vers le bar que je viens de repérer, et on récupère quelques cocktails pour picoler. Mojitos et Daiquiris sont à crever de bonheur, c'est une tuerie. Giuseppe a laissé son amex au bar, c'est plus pratique (il lui suffira de laisser une simple signature en partant pour la récupérer et régler ainsi les consos de la soirée. Pragmatisme et simplicité). Au bout d'une demi-heure, j'ai déjà un peu trop bu, ces derniers Kiss Cool (vodka, curaçao, get31) m'ont copieusement défracté. J'entraîne Justine sur le dancefloor, elle sourit, je sens que je vais peut-être finalement me la faire ce soir.

Je m'approche de la vitre du DJ, je le regarde intrigué, il ne me voit pas, ça bouge, ça tourne, je regarde ses mains tourbillonner et s'agiter, c'est génial, je veux faire la même chose, il faut que je mixe un truc, j'y connais rien mais on s'en fout...,(jolie énumération à la Péguy).

"Yo man, let me play withzz da sound, man."

Il me regarde comme un extraterrestre, comme si j'étais vert, que je débarquais de Mars ou de vachement plus loin encore, ohhh man, enfin tu pourrais être cool nooon ?

[to be continued]

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