jeudi 26 août 2010

plagiat

http://lci.tf1.fr/france/societe/2010-02/moi-florence-aubenas-femme-de-menage-5703036.html

A son arrivée dans la cité normande, Florence Aubenas se dégotte une chambre meublée, se bricole un CV avec le bac pour seul bagage et s'invente une histoire : celle d'une femme au foyer de 48 ans plaquée par son homme. Son nom, elle le garde. Et c'est seulement les cheveux teints en blond et attachés, les lunettes sur le nez qu'elle écume les boîtes d'intérim et pousse la porte de Pôle Emploi. [...]

Malgré la dureté des situations décrites, faites d'isolement et d'épuisement, le récit de Florence Aubenas est plein de vie, d'humour même. Les portraits qu'elle brosse de ses compagnons d'infortune sont extrêmement touchants, jamais misérabilistes. Il y a Françoise à la grosse voix rassurante de cow-boy, Philippe le gentil dragueur qui aime se balader à Intermarché, la touchante Marilou... Et la journaliste n'a pas son pareil pour leur donner la parole sans jamais les juger : retranscrire les moments de rigolade, de fraternité et de solidarité. Bref, redonner un peu de visibilité à un monde invisible.

jeudi 22 juillet 2010

Another Day in Paradise

7h00

Réveil. Sa race, j'ai dormi que deux heures cette nuit. Si j'arrive à tenir encore une semaine comme ça, j'explose le record du desk. Ça me rappelle l'intégration à l'X, sauf qu'à cette époque c'était gratuit. C'était pour la bonne cause aussi, on dansait toute la night. Maintenant, ce sont les chiffres qui dansent devant mes yeux. Je les mate, je les décode, je les admire. Je les aime.

Pas très sexy, mais pourquoi se plaindre ? Déjà, je ne saurais pas faire grand-chose d'autre. Et puis ça fait toujours bouillir la marmite. Ça la fait même exploser, pour être honnête. Saint-Bloomberg, priez pour le salut de ma bourse et accordez-moi mon caviar quotidien!

Deux heures... à l'armée, on m'avait raconté l'histoire des commandos marine qui te récupèrent l'équivalent d'une nuit en vingt-cinq minutes de sommeil. À force d'entraînement, ils dorment avec une telle concentration qu'ils en arrivent à le faire debout. Je devrais faire aussi bien qu'eux après tout. Ça me ferait encore gagner une heure quarante par nuit: à onze heures quarante la semaine, c'est presque deux journées par mois que je gagne. Mais je m'égare.

Mes vieux, ils ont jamais pu comprendre ça. Avec le train d'enfer que je mène, inutile de préciser qu'ils sont complètement largués. Onze mois que j'ai pas foutu les pieds à Auxerre, sans regret. Et j'y retourne ce week-end. Mon premier week-end à moi depuis un an... J'entends déjà ma mère me bassiner avec sa "vie simple": travailler dur, mais respecter sa santé; gagner ce qu'il faut pour vivre décemment, mais attention, l'argent ne fait pas le bonheur; être ouvert sur l'extérieur, mais savoir protéger sa vie privée. Ma mère, c'est pas compliqué, c'est la centriste du comportement, la danseuse de corde de la social life. Un coup à droite, un coup à gauche, deux coups dans le compromis! "Marc, quand tu monteras à Paris, fuis les excès!". Et mon père qui moufte rien... Mais putain, eux qui se croient si cathos, ils ont qu'à aller voir dans l'Apocalypse, "Dieu vomit les tièdes"! Ça tombe bien, moi je suis chaud bouillant. Dans deux ans, j'ai mon premier million; si je leur achetais un cent cinquante mètres carrés à George V, on verrait bien s'ils trouveraient quelque chose à redire! Cela dit, ils peuvent se brosser, mais bon...

7h05

Debout les morts! Aujourd'hui, c'est vendredi, c'est "casual". Pas de cravate, donc. Pour la chemise, je n'en ai plus une seule de propre. Heureusement, je m'en suis fait livrer des neuves hier. Pour les sales, ça me gave de les laver, encore plus de les repasser... Pour un peu, je les balancerais dans le carton Emmaüs en bas de l'immeuble, histoire de m'acheter une conscience. Encore que la bonne conscience, ça ne paye plus vraiment par les temps qui courent. Vous imaginez un clodo fringué en Armani ? On serait la capitale la plus chic d'Europe, Monaco et Liechtenstein inclus. À noter que Galliano a déjà testé le contraire: des mannequins fringués en clodos, ou comment faire de Paris la capitale la plus second degré d'Europe. Quel tocard. Fin de la parenthèse culture gé.

Je devrais me prendre une femme de ménage, puisque ce genre de tâche me débecte. Tiens, voilà une bonne raison de partir à New York: là-bas, pour un dollar la fringue, t'as des Chinois qui te font la lessive et le repassage. Vive la mondialisation. D'ailleurs, c'est peut-être leurs cousins que j'ai entubés hier à la bourse...

7h07

Un verre de jus d'orange et un coup de fil plus tard, le tacos m'attend en bas. Direction Kléber. À cette heure, le Boulevard Saint-Germain est complètement désert. Il n'y a que les éboueurs pour être debout, ces masos, et les gamins en primaire de la rue Saint-André-des-Arts. Pour les premiers, une quelconque évolution de leur mode de vie n'est pas à envisager. Mais pour les seconds, dans cinq ou six ans, ce n'est pas à exclure. Quand on leur aura offert leur première paire de Berlutti pour fêter leur admission à Montaigne ou H4, plus question de se lever aussi tôt, ils auront droit à plus d'indulgence de la part de Madame leur Mère: il faudra bien qu'ils se remettent de leur folle soirée de la veille chez Castel. Quant à Monsieur leur Père... Ha ha, Monsieur leur Père... Ta gueule, Monsieur le Père, commence par te dégominer les cheveux, on verra après.

Je disais donc que le Boulevard Saint-Germain était désert. Mais pas le Boulevard Saint-Michel, il sent déjà plus le peuple, lui. Toutes ces devantures criardes, ces pancartes fluorescentes qui annoncent les déstockages massifs, c'est d'un vulgaire... Je suis sûr qu'il y a quelques loyers 1948 qui traînent par là... Encore des gens qui vivent au-dessus de leurs moyens. En se postant à l'affût, on peut même y apercevoir des junkies (le soir de la fête de la musique, notamment).

Vous avez vu ? Il a suffi d'un angle entre deux boulevards pour changer de monde. C'est fou comme quelques centaines de mètres peuvent efficacement prémunir une catégorie sociale de l'autre. Prenez l'Île Saint-Louis par exemple. Cinq cents mètres à vol d'oiseau, et vous avez la racaille des Halles. De toute manière, une fois franchie la Seine, je ne réponds plus de rien. Ou alors, il faut vite tirer sur l'Ouest. Dieu merci, c'est ce que le chauffeur s'empresse de faire.

7h30

Au taf.

Le grand hall de marbre et ses grosses bonasses d'hôtesses d'accueil. Pour la première fois, je sais que je ne les reverrai pas avant quelques jours. C'est sûr qu'à Auxerre, c'est un niveau en-dessous; même la fine fleur de chez moi ne leur arrive pas au nombril. Remarquez, moi aussi j'aimerais bien aller y faire un tour, en-dessous de leur nombril... Comment ça, je vous choque, mes poulettes callipyges ? Ça va, hein, faites pas vos mijaurées! Si vous avez été choisies pour être payées à rien branler de vos journées, c'est uniquement pour ça, et vous le savez très bien! Alors halte à l'hypocrisie, bande de schizos lubriques!

Mais voici une de ces pin-up qui s'avance vers moi. Vous aimeriez que je la détaillasse ? Pas le temps, j'ai un rendez-vous à préparer. Elle a des gros seins, point barre. Ça vous va ? Si vous voulez plus de détails, allez voir n'importe quelle description de houri dans les Mille et Une Nuits et foutez-moi la paix.

"Bonjour Marc, votre client a téléphoné, il confirme sa venue pour onze heures.

- Très bien, je vous remercie.

- et... j'aime beaucoup votre chemise aujourd'hui.

- merci, c'est aimable à vous...

- ... j'insiste, Marc" (petit rire débile de pouffiasse)

C'est marrant, ça. Pas le fait qu'elle me drague, rien à taper de ça, je suis blindé contre les connes dans son genre. Non, mais si elle attaque aussi direct, c'est qu'elle a quelque chose derrière la tête. Elle est pressée de me choper avant ses copines, la morfale. À mon avis elle sait que les bonus tombent aujourd'hui! Et à la vitesse à laquelle vont les ragots, elle connaît probablement aussi le montant... à en juger par le décolleté de cette chagasse, ça doit être un joli magot.

7h35

Cent quatre-vingts dix mille euros. Et des poussières. Bon, c'est sûr, c'est pas mal pour mon âge (ça fait que deux ans que j'ai quitté l'X après tout). Et pourtant, je peux pas m'empêcher d'être un peu déçu. Ou plutôt, un brin désorienté. J'ai tellement attendu ce moment, et je ne trouve qu'une simple enveloppe sur mon bureau, sans personne pour m'annoncer mon succès. Sur ce coup, je me sens vraiment seul. Mon chef pionce encore. Mes potes du desk vont faire la fête sans moi ce soir, j'ai promis à mes parents d'aller les voir. Quant à eux, ils vont être horrifiés, ça représente bien vingt mois de chiffre d'affaires au magasin. Horrifiés, c'est bien le mot. Même pas fiers; quelle mentalité culpabilisatrice! Finalement, la vraie limite de mon cynisme, c'est mon éducation.

8h00

Téléphone.

Mon contact à Hong-Kong me demande des tuyaux... je me marre. Plus faux-cul que cet ersatz de businessman amerloque, je me fais moine. Quand tout va bien, il est très amical envers moi, mais je sais à quoi m'en tenir. Un jour, je lui ai recommandé d'investir à court terme sur une petite boîte d'agro-alimentaire, pour voir. Le lendemain matin, le titre était en baisse à l'ouverture; Je me suis fait pourrir comme pas deux, il m'a balancé tellement de merde que j'ai préféré changer dans la foulée mon blackberry souillé. Lui qui aimait tant se la jouer dans son complet impeccable, avec ses manières doucereuses de requin-beau-gosse-tiré-à-quatre-épingles, là il perdait tout son beau sang-froid. Pour quelques millions de dollars, Hugo Boss se dégonfle, James Bond se chie dessus! "Je crois que j'ai des raisons d'être énervé, non ?", hurlait mon gentleman dans le combiné. Plutôt crispé, le mec. Alors que s'il en cherchait, des vraies raisons de s'énerver, il pouvait en trouver des tas, et tout seul: sa cupidité, sa puérilité, son incapacité à assumer le risque; sa naïveté lorsqu'il me prend pour une espèce de Merlin de la finance... Un vrai gosse. Mais un gosse qui pèse un peu lourd dans la boîte, donc pas question de lui raccrocher au nez. J'ai dû m'excuser platement, mais j'en pensais pas moins: chez nous, personne n'est vraiment ton pote; devant le dieu Argent, plus d'amitié ni d'estime qui tienne, encore moins de déontologie. Quant à l'éducation...

Au fait, pour la petite histoire, à la fin de la journée, le titre avait repris 3% par rapport à la veille, et mon contact clamait haut et fort que j'étais un génie. Ça me fait quand même mal au coeur de voir à quelle vitesse les amitiés fluctuent ici. Et ça me bien mal au cul de penser que ma prime tient à des guignols pareils.

9h00

Mon client arrive dans deux heures; je sais qu'il voudra investir, il se porte bien en ce moment. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui servir ? J'ai envie de lui refourguer mon bon vieil "effet JO". L'argument est simple: à chaque fois qu'un pays est officiellement déclaré organisateur des prochains jeux, tout le monde s'intéresse à lui et les actions montent. Donc il va falloir investir en Chine. Même un môme de douze ans comprendrait ça. Même un ancien trader, vieux grabataire incontinent et arriéré mental. Même ma concierge. Mais moi, mes conseils je les facture peau de balle parce que j'ai fait des études avant, et parce que je présente ça dans un joli bureau sur une jolie plaquette, avec plein de mots en anglais. La plaquette, faut pas rêver, c'est pas moi qui l'écris. On fait faire ça par des petits Indiens la nuit, on a piqué cette idée chez McKinsey: pendant que nous on pionce, chez eux il fait déjà jour, et surtout ça coûte quinze fois moins cher. Après, ils plastronnent en se disant informaticiens, grand bien leur fasse. Avant d'aller me coucher, je leur faxe les grandes lignes, et à mon réveil tout est prêt. Du pipeau façon grand art. Après, tout mon talent consiste à crédibiliser cette merde devant le client en prenant un air important, sûr de soi, et un peu charmeur. J'ai vraiment un boulot exaltant, plein de contacts humains et de responsabilités. Si vous n'êtes pas de cet avis, c'est que vous n'aimez pas assez la thune, tant pis pour vous.

10h00

C'est le bureau de rédaction de Capital. Ils sont en train de tourner un numéro spécial traders, ils veulent me suivre pendant une journée. Tentant, mais non. Trop dangereux pour le secret professionnel. L'année dernière, j'ai un collègue qui s'est grillé à ce petit jeu.

11h00

Le voici. Complet Valentino sur mesure, gilet de flanelle, lavallière rouge sang en soie sauvage, pinceau de moustache, cheveux ondulés en arrière; rolex en or et bagouse deux carats: un mix entre le gros Libanais adipeux et le romano de carnaval. Monseigneur a quelques économies qu'il désirerait placer. C'est bien la première fois que je m'occupe d'un particulier, mais vue sa touch, je sais déjà que je vais me marrer.

C'est donc parti pour l'effet JO. Mais il n'a pas l'air très convaincu, le vieux hibou. Du coup, je lâche un peu de lest; on annule l'attaque frontale, et on l'écoute un peu parler.

"Monsieur Dargueil, j'ai bien envie d'acheter de l'or".

Mais l'or, pauvre con, y a que les vieux d'avant-guerre pour y croire encore! Aujourd'hui, je t'explique, on donne plutôt dans les captions bermudas, les dérivés sur taux, les options climatiques. Je suis prop-trader, moi, pas brocanteur!

"C'est une excellente idée que vous avez là, Monsieur. L'or, c'est une valeur sûre."

Il rougit de plaisir. Coool, man. On va y arriver. De l'or, on passe doucement à d'autres matières premières, puis à des produits un peu plus abstraits. Il est moins con qu'il n'en avait l'air, il comprend bien Papy Mougeot. Je commence à gagner du terrain. De temps en temps il regarde sa montre, je crois qu'il a une idée derrière la tête.

"Monsieur Dargueil, accepteriez-vous de poursuivre cette conversation autour d'une table de restaurant ? J'ai mes habitudes au Fouquet's, savez-vous".

Chic, il m'invite à grailler dans sa cantine de luxe. J'ai bien eu raison de lui lécher un peu les bottes, ça a payé. En plus, ça peut pas me desservir : je vais te le faire picoler comme un âne, et une fois qu'il se sera collé une grosse crame, j'en ferai ce que je voudrai.


12h00

Au Fouquet's.

C'est bien la première fois que ce que j'ai appris à l'X va me servir à quelque chose: boire sans broncher. Sur ce plan, le vieux attaque très fort, il veut me prouver quelque chose. Ruinart rosé en apéro, Chianti sur le carpaccio de truffe blanche, Chablis grand cru sur le homard à l'américaine, Sauternes sur les mignardises, et Fine Napoléon au café. J'enquille les verres, mais il enquille autant que moi; il ne veut pas lâcher l'affaire, ce connard. Enfin, il prétexte un coup de fil pour s'éclipser aux toilettes. Lorsqu'il revient, il est couvert de sueur, l'air un peu hébété. Nul doute qu'il s'est collé deux doigts en travers de la gorge. Petite nature, va.

Bon, c'est pas le tout, il est temps de négocier. En avant, à l'abordage. J'avais vu juste; ce porc est anéanti, je le maîtrise grave. Ça me coûtera certainement une petite crise de foie ce week-end - délire d'inquiétude maternel au rendez-vous - mais le jeu en valait la chandelle. J'ai un oncle médecin qui m'a parlé une fois d'un produit que les ambassadeurs s'injectent en intra-veineuse, pendant les cocktails un peu trop arrosés. Ça réduit pas le taux d'alcoolémie, mais ça dissipe les effets visibles, histoire de garder la tête froide. On donne l'impression de se tenir. Il faudra que je lui en taxe la prochaine fois. Quinze minutes plus tard, l'affaire est conclue. Nous redescendons, le voiturier nous avance la Murcielago de Monsieur; il en peut plus, il va juter sur le tableau de bord. Je l'imagine déjà ce soir, en train de prendre sa copine en levrette, les yeux fermés, en plein fantasme, s'imaginant au volant du bolide. Touche pas bonhomme, c'est pas ton business. Quel boulot frustrant, voiturier, c'est comme convoyeur de fonds. Je suis sûr qu'à la retraite, ça devient des voyeurs pédophiles dans les parcs du XVIème. En attendant, cet après-midi, repos, et ce soir, départ pour Auxerre.


19h00

Gare de Lyon.

Une gare, c'est rafraîchissant. Depuis deux ans, je n'ai guère vu que des aéroports. Ici, pas de salon lounge, mais un grand hall où se pressent toutes les conditions sociales. Ça sent le beauf, c'est excitant. Pour une fois, je n'aurai pas un golden-boy en costard pour voisin. J'ai tout fait pour: j'ai même pris une seconde classe. Et si la troisième existait encore, je l'aurais prise. Pour l'occasion, j'ai revêtu un Levis' , un vieux polo Eden Park, et j'ai chaussé des Converse vieilles de dix ans. Autour de moi dans le train, beaucoup de provinciaux. Ça se voit, ils sourient parce qu'ils rentrent chez eux et qu'ils viennent de visiter la capitale. Les Parisiens, eux, tirent la gueule: toujours avoir l'air soigneusement blasé, surtout devant un provincial. Quant à moi, je souris du bout des lèvres, parce que j'ai sans doute plus sur mon compte courant que tout le compartiment réuni. Je ne tarde pas à m'endormir du sommeil de l'injuste, le plus profond de tous pour qui ne s'embarrasse pas de morale.

20h30

Auxerre.

Ils m'attendent sur le quai. Petit battement de coeur. J'en ai honte, c'est pas mon genre de m'attendrir, mais je peux pas le réprimer. Pas à cause de l'émotion, rêvez pas non plus, mais à cause de l'appréhension: comment allons-nous cohabiter ces prochains jours ?

21h00

Plutôt bien finalement, je pense, ils ont l'air moins relous qu'au téléphone. Leur joie de me revoir est plus forte (ou plus immédiate) que leurs reproches. Tant mieux, je suis défract', je vais me pieuter.